Aise rêvée 2016 (2/12) - "La route, c'est elle qui décide"
“Aise rêvée”, c’est le feuilleton de l’été 2016 de Roaditude, un road trip palpitant à suivre ces prochaines semaines ici même, sur notre blog. Prenez la route avec nous cet été, et n’oubliez pas d’utiliser le mot-dièse #roaditude. Pour ce deuxième rendez-vous, malgré leurs déboires (vol de matériel), nous retrouvons David et Robert dans le sud de l’Italie, et en Espagne.
Aise rêvée 2016 (2/12) – Italie, la rocailleuse
Les virages s’enchaînent, on sort du tunnel et soudain, nous voilà face à cette gigantesque montagne rocailleuse. Tandis qu’on se penche pour tourner, on la voit défiler. Un effet à vous couper le souffle. Comme si elle nous ouvrait la route.
Elle grandissait, elle rapetissait, à mesure qu’on avançait. Puis on tourne à nouveau, elle finit par sortir de notre horizon et nous voilà faisant face à d’innombrables collines boisées.
On regarde alors le ciel et on réalise que l’orage ne tardera pas à nous rattraper. Il faut trouver un abri.
Sortie de route. Nous gravissons un sommet pour nous échouer sur la montagne. Affront à l’équilibre, les pneus s’enfoncent dans la boue, les branches et les cailloux, il n’y aura pas de chute, on sera à sa hauteur, de toute façon on ne peut plus reculer.
Le soir, nous plantons les tentes. Au milieu des ronflements imposants de mon compagnon de voyage, je distingue la mélodie des grillons qui chantonnent et quelques chiens qui aboient leur liberté.
Les jours défilent, la route se poursuit, la distance s’oublie. La pluie, le vent, le beau temps, le jour, la nuit. Ici, la tornade parade. Nous montons, nous descendons, perdus dans les nuages, on ne voit plus à un mètre, la route apparaît comme par bribe sans nous laisser choisir. C’est elle qui décide.
C’est elle qui nous guide, elle qui s’impose. Nous sommes à sa merci, à la merci de la terre, à la merci du voyage, nous ne sommes que les passagers d’une sorte de sursaut au ralenti, avec pour espoir d’être ébloui.
Aise rêvée 2016 (2/12) – Espagne, désorientation orientée
Minuit
La danse surgit
Au milieu
De la place
Les corps en mouvement
Se relâchent
En toute
Élasticité
C’est grandiose
C’est profond
Les émotions
Se faufilent
Par le corps
Vers la foule
La musique
Résonne
Dans les os
Des hommes
(Textes et crédits photo : Robert Łuczynski)