Guillaume Megevand du bruit au grain

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Dans la prochaine édition papier de Roaditude (sortie mi-novembre), les lecteurs pourront découvrir un essai photographique réalisé par le photographe suisse Guillaume Megevand à Iten, au Kenya, un village qui passe pour être la « mecque des marathoniens ». Rencontre.

Roaditude – Guillaume Megevand, quel photographe êtes-vous ? Pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?

Guillaume Megevand – Je suis un photographe autodidacte de 38 ans, basé à Genève. Je shoote du sport, du lifestyle et des portraits pour des marques et des magazines. Mis à part l'aspect purement esthétique de notre métier, c'est la rencontre avec l'autre qui m'a toujours attirée. J'ai la chance inouïe de vivre quasiment chaque jour une expérience nouvelle grâce à la photo. 

En matière de photographie, quelles sont vos influences ?

Côté légendes, Irving Penn, Richard Avedon et Andreas Gurski. Des maîtres ! J'admire énormément le travail de Nadav Kander, ses portraits mais aussi tout le reste qui est fabuleux. Je ne me lasserai jamais de son travail sur la rivière Yangtze. Et pour ce qui est de ma génération, deux photographes américains, Jake Stangel et Joao Canziani, qui oscillent entre le sport, le voyage et le portrait. Et du côté français, Alex Cretey Systermans avec ses photos qui ressemblent à des peintures. 

Dans le numéro 10 de notre revue, vous présentez le travail que vous avez réalisé sur Iten, au Kenya, et sur les coureurs de fond qui s’y retrouvent pour s’entraîner. Pouvez-vous nous raconter la genèse de ce projet ?

Comme je vous l’ai dit, je photographie beaucoup de sport. Cela faisait quelques temps que j'entendais parler du phénomène Julien Wanders (NDLR : coureur de fond helvétique) sans toutefois trop m'y intéresser. Un jour, je suis tombé par hasard sur un reportage sur lui et sa vie africaine. J'ai été fasciné. Par l'homme et par tout ce qui l'entoure. Comme Genève est tout petit, j'ai assez facilement réussi à obtenir son numéro et quelques mois après j'étais sur place. Mon but n'était pas de faire un reportage uniquement sur Julien. Tout ce qui touche à Iten et à la course à pied m'intéressait, mais je dois avouer qu'il m'a grandement aidé. 

Je crois que vous avez été marqué par l’atmosphère de ce village. Qu’est-ce qui vous a impressionné dans cette contrée lointaine ?

Le bruit des pas de courses. C'est constant, dès 4h du matin jusqu'à la nuit. Partout, du centre du village jusqu'aux pistes reculées, il y aura toujours un groupe de coureurs. Ils sont parfois très nombreux, et le son qu’ils génèrent est vraiment impressionnant. 

Ce n’est pas forcément évident de photographier le mouvement. Comment avez-vous travaillé avec ces coureurs ?

Les athlètes courent toujours en groupe et, très souvent, un minibus les suit pour garder le matériel (gourdes, habits, ...) et pour récupérer les retardataires. J'ai donc pu prendre beaucoup d'images depuis ce bus. A travers les fenêtres, ou sur le toit. Sinon, Julien m'a présenté Steven, son motard attitré. J'ai fait beaucoup de sessions à l'arrière de sa moto, assis à l'envers. Entre le groupe de coureurs lancé à vive allure, les vaches à éviter, les rigoles causées par les pluies, c'est un miracle que je n'aie pas chuté. Heureusement, que Steven est une star de la conduite. 

Vous êtes surtout un photographe de portraits… Quelles sont vos projets en cours et à venir ? 

De par la situation compliquée, rien d'extraordinaire point de vue voyage, mais j'ai plusieurs projets en cours aux quatre coins de la Suisse, ce qui n'est pas mal non plus. Je profite également de cette période un peu plus calme pour développer mon portfolio sport et lifestyle en photographiant de nombreuses personnes très inspirantes.

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Pour en savoir plus sur Guillaume Megevand, vous avez la possibilité de visiter son site Internet.

(Interview: Laurent Pittet, Nyon, Suisse / Crédits photo : Guillaume Megevand)