Une expérience vraiment enrichissante

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Fabien Scalfo et Julien Chevaley, deux jeunes étudiants suisses, rentrent tout juste du 4L Trophy 2018. Nous les avions rencontrés au printemps, à l’automne 2017 et juste avant le départ pour suivre leur préparation. Comment s’est passé l’aventure ? Comment se sent-on au retour d’un tel périple ? Retrouvons-les pour un dernier échange.

Roaditude – Fabien Scalfo et Julien Chevaley, alors, pas trop dur le retour ?
Fabien Scalfo et Julien Chevaley – Le voyage s’est bien passé mais la route a été longue… On avait prévu de s’arrêter dans quelques villes entre l’Espagne et la France en remontant sur une semaine pour ménager un peu cette 4L, mais on a été pris par la météo… D’abord, de la pluie en Espagne ; et ensuite, la neige qui nous a bloqués à Montpellier. On a passé plus de 3 heures sur une petite route de campagne à cause de bouchons alors qu’on serait montés sans problèmes avec notre « Rogette ». Vu que le temps s’est gâté, on est finalement remonté sur 4 jours depuis Algéciras. En arrivant en Suisse, chacun est donc rentré chez soi pour profiter d’une douche chaude et d’une bonne nuit de sommeil ! Le lendemain, il neigeait beaucoup et tout était blanc… Le changement était donc radical ! On est passé par toutes les saisons en seulement une semaine. Ensuite, la routine reprend gentiment, même si la nostalgie de l’aventure est toujours un peu présente…

Dans l’ensemble, comment s’est déroulé le rallye ?
Tout s’est bien passé, on n’a eu aucun problème mécanique et l’ambiance était au top avec les autres Suisses et trophystes. On a vu des paysages magnifiques et rencontré des gens vraiment incroyables, de tous les milieux, avec un seul et même projet : le 4L Trophy ! On a vécu une expérience unique et vraiment enrichissante tant au point de vue social, humain que personnel.

Quels ont été les moments les plus forts de l’aventure ?
Je dirais qu’on a vécu une aventure tellement forte à tout moment qu’on ne s’est jamais relâchés, et qu’il n’y a pas eu de moments un peu moins forts. Le départ à Biarritz et l’arrivée à Marrakech ont été deux étapes marquantes pour nous que l’on oubliera jamais. Le moment des dons a aussi été fort en émotions bien qu’on n’ait malheureusement pas pu voir les enfants… Ca s’est passé en quelques minutes, mais c’était avant tout l’accomplissement de notre projet d’un point de vue humanitaire. On s’est regardé et on s’est dit : « Yes ! Enfin ! », en souriant.

Au niveau de l’ambiance, comment était-ce ? Plutôt compétition, ou plutôt rigolade ?
Il y avait de tout, ce qui est un peu normal avec presque 3’000 participants. L’ambiance et la bonne humeur étaient présentes pendant tout le rallye. Il y avait quelques équipages qui coupaient tous les virages pour essayer de grappiller quelques mètres à chaque fois. Pour notre part, on s’est contenté de suivre le roadbook de l’organisation le plus précisément possible et on a fini 395ème sur les 1250 voitures participantes. Dès l’arrivée au bivouac, c’était premièrement soufflage des filtres, contrôle de la pression des pneus, et plein du carburant au camion-citerne. Une fois ces formalités passées, place à l’apéro, la détente et au partage des anecdotes de la journée avec les autres. Donc, dans l’ensemble, on ne jouait pas les kilomètres et on était plutôt dans l’optique de profiter un maximum de cette expérience, même s’il fallait faire un détour pour voir des beaux paysages.

A posteriori, quels conseils donneriez-vous à des jeunes tentés par l’aventure ?
Le premier conseil serait de commencer environ une année avant la date du départ. Ça permet d’avoir le temps de trouver la bonne 4L et de la préparer correctement. Il ne faut pas oublier que ce ne sont pas des voitures faites pour ce genre de rallyes et qu’elles nécessitent donc des adaptations, si l’équipage respecte un peu la mécanique. Ça évite des surprises durant le raid comme on a pu le voir régulièrement au bord de la route. Ensuite, il faut trouver les sponsors et c’est souvent plus facile une fois que l’équipage a déjà une voiture. Il ne faut pas avoir peur de faire parler de soi et d’utiliser ses contacts, c’est souvent comme ça que ça marche ! Il y a ensuite la pré-inscription et il vaut mieux s’inscrire dans les premiers sachant que les petits numéros passent un jour de plus sur le territoire marocain, et ne doivent pas prendre le ferry au milieu de la nuit comme la seconde moitié des voitures. C’est aussi possible de créer un petit réseau d’équipages en qui on peut avoir confiance et échanger des conseils, des pièces. C’est l’occasion de rencontrer des jeunes proches de chez nous aussi. Pour ce qui est de l’aspect humanitaire, qui est un peu laissé de côté selon nous, il est possible de s’inscrire pour la « journée ambassadeur », mais il faut pour cela faire un projet concret et ensuite être sélectionné par l’organisation.

Et cette 4L, alors, qu’allez-vous en faire ?
Pour l’instant, on aimerait bien la garder encore quelques mois pour profiter de l’été et surtout de la nettoyer vu l’état dans lequel elle est revenue. Le sable, fin comme de la farine, est allé se cacher un peu partout ! Après, on aimerait la vendre car on n’en a pas forcément l’utilité, la place – et ça représente également des charges. Elle est donc encore à Fribourg où on l’a restaurée mais on prévoit de faire quelques ballades cet été avec les autres trophystes suisses afin de revivre une petite aventure ensemble. On aimerait cependant éviter qu’elle se détériore dans un garage alors si un passionné est intéressé pour la bichonner comme elle le mérite, c’est ce que l’on souhaite ! Qu’elle tourne et brille comme elle l’a fait durant tout ce voyage.

Vous repartez quand, et où ? Quels sont désormais vos projets ?
On ne compte pas repartir officiellement avec Rogette mais il n’est pas exclu qu’elle roule encore quelques temps sur nos routes. Chacun de nous doit également continuer et terminer ses études pour le moment.  Ce projet a demandé quand même beaucoup de travail et nous pas qu’on va repartir tout soudain dans un cadre comme celui-ci. On reste cependant passionné par la moto et rien empêche qu’on planifie un joli road trip cet été !

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(Interview : Laurent Pittet, Nyon, Suisse / Crédits photo : Fabien Scalfo et Julien Chevaley)