Une « nana à moto »

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Dire qu’Alice n’a peur de personne sur sa Harley-Davidson n’a rien d’une facilité. Inconditionnelle de la marque, cette résidente de Paris ne manque pas une occasion de faire vrombir son V-Twin pour filer sur les routes, qu’elle rêve de découvrir jusqu’à la dernière, même si elle garde un attachement particulier pour celles des Alpes, sa région d’origine et de cœur. De plus en plus de femmes font de la moto et il faut s’en réjouir. Mais Alice ajoute l’écriture à l’expérience, en tenant un blog, achickonabike.com, où elle raconte ses périples et partage ses coups de cœur/coups de gueule. On aime !  

Roaditude – Alice, peux-tu te présenter pour nos lectrices et nos lecteurs ?
Alice – Je suis Alice, j’ai 34 ans et j’habite à Paris. J’ai mon permis moto depuis plus de 10 ans et j’ai toujours roulé en Harley-Davidson. C’est un mélange de tradition familiale et d’amour profond pour ces machines dont le moteur et le bruit me mettent en joie. J’ai créé mon blog achickonabike.com en 2013, quand j’ai décidé de monter ma moto à Paris pour rouler plus souvent. Depuis, je raconte mes aventures, celles dans lesquelles je roule et celles dans lesquelles j’attends qu’il fasse beau pour rouler.

D’où te vient ta passion pour la moto, et quelle place occupe-t-elle dans ta vie ?
Mes deux parents sont bikers et ont chacun leur moto. Etant petite, j’ai passé beaucoup de week-ends en passagère derrière mon père, avec les copains de mes parents, à faire des balades, des concentrations ou le tour des concessions. C’est avec eux que j’ai pris goût à la moto et que j’ai appris. Venant de Grenoble, les Alpes ont été mon premier terrain de jeu. C’est là que j’ai négocié mes premiers virages.

Depuis, il y a eu beaucoup de virages, beaucoup de kilomètres et beaucoup de voyages. La moto et la route occupent une grande place dans ma vie. Je ne bricole pas, je n’y connais pas grand-chose en mécanique. Le temps que je passe avec ma moto, c’est assis sur la selle ou penchée sur une carte routière pour organiser mon prochain voyage. D’avril à octobre, les week-ends sont d’abord réservés pour rouler avec les copains. J’ai des amis qui ne roulent pas et qui savent très bien que pour me voir, c’est plus facile en hiver ou en semaine.

La moto, c’est un milieu a priori assez masculin, voire machiste. Est-ce que c’est plus dur pour une femme ?
Est-ce que c’est plus difficile pour moi de rouler sur mon 1700 cm² que pour un homme ? Je ne pense pas. Il faudrait leur demander 😉 Je pense que le monde moto n’est pas plus machiste que le reste de la société, c’est souvent un peu plus compliqué pour une femme d’agir peu importe le domaine. D’un côté, je me fiche pas mal de ce que peuvent penser certains hommes de me voir sur ma moto et, d’un autre, j’ai hâte qu’on arrive au moment où l’on ne me parlera plus de mon genre dans ce milieu – désolée 😉 Je suis la même femme à moto que dans le reste de ma vie : franche, têtue, passionnée, forte, sensible et rousse. C’est ça qui importe surtout, non ? La moto se démocratise, et il y a de plus en plus d’adeptes, hommes comme femmes. On se retrouve autour de pratiques communes, de styles de moto, d’envie de voyages. Pas autour de notre genre. Néanmoins, je ne serais pas contre quelques copines de plus lors des événements moto. Venez les filles, ils sont « presque tous » sympa en vrai !

Tu animes le blog achickonabike.com… Pourquoi cette envie d’écrire, de raconter, de donner ton avis ?
J’ai eu plusieurs blogs avant celui-ci, j’ai toujours aimé écrire des brèves sur ce que je vivais. Mon année à Montréal, mon arrivée à Paris et maintenant ma vie de motarde. Ça me permet de faire le tri dans mes souvenirs, de partager mes aventures et aussi en effet de donner mon avis. Dans la vie, comme sur mon blog, j’ai le même ton direct, avec une touche d’ironie et, je l’espère, toujours un peu de second degré. C’est une passion que je veux partager, avec les rides géniaux et ceux, loupés, où l’on se perd en banlieue, les astuces pour les frileuses comme moi et ma collection de t-shirts, ou encore les coups de gueule contre les livres chiants que tout le monde conseille, et les coups de cœur pour des magazines comme le vôtre. Au départ, c’était pour ma famille et mes amis. Depuis fin 2016, j’y consacre plus de temps, et des gens qui ne me connaissent pas me lisent, commentent et participent. Au début, le sentiment est étrange. Mais les retours sont très positifs, c’est rassurant. Je voudrais continuer à faire un blog qui me ressemble.

Tu commences à avoir pas mal de kilomètres au compteur de ta moto. En matière de route, quels sont tes coups de cœur ?
10 ans, 3 motos et pas mal de kilomètres de routes parcourus. Mon coup de cœur, c’est bien sur les routes des Alpes. France, Suisse, Italie, Allemagne… Je les ai franchies par tous les côtés. Et je les aime d’autant plus qu’il y en a toujours à découvrir, ça ne finit jamais. Mention spéciale pour la Suisse avec ses paysages dignes de cartes postales.

Ensuite, je dirais les Pyrénées, que j’ai découvertes cet été en les traversant d’est en ouest. Les paysages changent tout le temps, on passe d’une plaine très verte à des gorges arides, d’un barrage à une cabane de berger. La descente vers l’ouest après le tunnel de Vielha vaut bien les 5 km sous la montagne.

Quels sont tes projets d’avenir ?
Je prépare un voyage de rêve pour le mois de mai : je pars en Californie. On est à fond dans le cliché du biker qui retourne au pays d’origine de son V-Twin et j’assume totalement. Je vais descendre la route 1 entre San Francisco et Los Angeles, et faire un tour dans le désert de Joshua Tree. Tout ça avec Harley-Davidson, bien sûr. J’espère rencontrer d’autres motardes et motards sur place et comparer le quotidien d’une parisienne à celui d’un habitant de Los Angeles, la ville où il ne pleut jamais. Le rêve de tout motard.

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Suivez les aventures d’Alice sur son site www.achickonabike.com, ainsi que sur Facebook et Instagram (@achickonabike).

(Interview : Laurent Pittet / Crédits photo : Alice/achickonabike.com)