Un renouveau du design automobile français ?

Au Mondial de l’automobile 2016, qui se déroule jusqu’au 16 octobre, Roaditude s’est arrêtée devant deux spécimens futuristes, la Citroën CXperience et le Renault Trezor. Deux visions et manières de vivre la route qui signent le renouveau du design automobile français.

Citroën CXperience : une ode au confort
Citroën a révolutionné le confort automobile en 1955 avec sa légendaire DS 19. Ses fameuses suspensions hydrauliques avaient le don de gommer les irrégularités de la route et de donner l’impression de surfer sur un tapis volant. Des générations de familles ont ainsi été bercées sur les routes des vacances, pour le meilleur et pour le pire : la tenue de route des Citroën était exemplaire mais leur balancement dans les virages pouvait vite vous flanquer la nausée.

Au moment où la marque aux chevrons annonce l’arrêt de sa fameuse suspension chamallow, elle se rattrape en présentant « un nouveau système d’amortisseurs à butées hydrauliques progressives », qui promet un confort tout aussi subtil sur les futurs modèles. En attendant de pouvoir vérifier, cette technologie fait son apparition sur un spectaculaire concept-car, la CXperience, qui ne connaitra hélas jamais les joies de la route puisqu’elle est destinée à faire le show dans les salons. Cette longue berline de 4,85 m, pétrie d’esthétique aérodynamique, rend hommage à la CX, l’une des dernières grandes Citroën. Son but : renouer avec le haut de gamme automobile, un vieux fantasme français contrarié depuis toujours par la supériorité des productions allemandes dans ce domaine. A l’exception peut-être du confort, qui reste la dernière chasse-gardée des marques tricolores.

Sur la CXperience, ce savoir-faire passe par le châssis mais aussi par un habitacle où tout a été pensé pour le bien-être. En particulier les sièges, pièces maîtresse du confort en voiture, car ils sont les éléments le plus en contact avec le corps des passagers. Ils créent la connexion entre l’homme et la machine, comme le pneu fait le lien entre la route et la voiture. Dans cette CX du futur, ils sont jaunes canari, sculptés comme des sofas dans un salon roulant, et ils utilisent une mousse assouplie à mémoire de formes qui épouse parfaitement les contours du corps. Larges, moelleux et enveloppants, les quatre fauteuils « invitent à une expérience de voyage différente », dixit Citroën.

Cette recherche obsessionnelle du confort, le constructeur l’envisage aussi avec une motorisation qui sait se faire oublier. Il s’agit ici d’un système plug-in hybride de 300 ch, associant un moteur essence et un autre électrique. Le mode ZEV (100 % électrique) permet d’évoluer sans bruit ni vibration sur 60 km, idéal pour détendre les passagers. Tout cela sans avaler une goutte de carburant ni rejeter le moindre polluant. Un gage de confort pour l’esprit, également.

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Renault Trezor : la vie en rouge
Pour le designer Laurens Van Den Acker, directeur du design chez Renault, le concept Trezor est « une histoire d’amour ». Entre l’homme et l’automobile d’abord, et accessoirement pour un couple. Doté de deux places, ce bolide a été conçu comme un écrin pour amoureux transis. Le toit et le vitrage se soulèvent d’un seul tenant à l’image d’un coffret à bijoux. Il n’y a pas de porte à ouvrir, on enjambe la carrosserie pour s’installer à bord, comme on monterait à cheval. Inutile de tourner autour de l’auto pour trouver le coffre, les bagages se rangent derrière la planche de bord en bois dans un compartiment prévu pour deux malles maintenues par des sangles. Clin d’œil à la bagagerie de luxe, l’autre savoir-faire français.

L’ambiance à bord se veut organique et sensuelle. Jusqu’à l’excès. Avec une prédominance de rouge qui va des sièges en cuir jusqu’à la teinte du pare-brise panoramique. Un filtre acidulé pour offrir aux occupants un spectacle incandescent, la vie en rouge. A travers, tout prend la couleur du sang et la route se transforme en un tapis d’hémoglobine. Même les phares, à base de fibre optique, diffusent une lumière rouge. Pour échapper à ce décor d’enfer, une seule solution : soulever le couvercle et s’échapper dehors pour prendre l’air. On peut alors admirer les lignes de l’engin, ses proportions atypiques (moins d’1,10 m de haut, plus de 2 m de large), ses surfaces ouvragées à l’image des entrée d’air en forme de nids d’abeilles sur le capot.

A moins que le Trezor ne vous inspire quelques voluptés mécaniques. Dans ce cas, Renault a prévu un moteur électrique à la hauteur, puisqu’il a été conçu par l’écurie Renault e.dams, double championne du monde de Formule E (la Formule 1 électrique). Au programme, deux batteries, un système de récupération d’énergie au freinage et 350 chevaux pour vous propulser de 0 à 100 km/h en 4 secondes. Le temps d’atteindre le septième ciel.

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(Texte : Roman Scobeltzine, Paris, France / Crédits photo : Citröen et Renault)